Prix Konishi pour la traduction de manga japonais en français
De l'art de traduire
Récompenser les traducteurs qui permettent aux lecteurs français de lire des mangas japonais ; tel est l’objectif du nouveau prix Konishi. Le lauréat a été annoncé, le 26 janvier 2018, lors du 45e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.
L’ambassade du Japon en France et la fondation Konishi annonçaient, en octobre dernier, la création du prix Konishi pour la traduction de manga japonais en français. Une première pour cette fondation dédiée aux échanges internationaux, qui remet déjà chaque année le prix de la traduction littéraire franco-japonaise. Une façon de mettre la lumière sur une profession de l’ombre pourtant essentielle au rayonnement de la culture nippone en France.
“Par la qualité de leur travail, les traducteurs et traductrices jouent non seulement le rôle de passeurs vers la culture et la civilisation japonaises, mais aussi de guides, de cartographes d’un univers à explorer et à redécouvrir en permanence”, lit-on dans le communiqué.
10 ouvrages en lice
Pour cette première édition du prix Konishi, 10 mangas ont été sélectionnés, tous parus en France entre octobre 2015 et septembre 2017. 10 ouvrages à découvrir lors d’une exposition organisée du 30 janvier au 3 février 2018, à la Maison de la culture du Japon, à Paris.
Le Grand Jury chargé de désigner le premier lauréat du prix Konishi était composé de Stéphane Beaujan, directeur artistique du festival d’Angoulême, du traducteur littéraire Patrick Honnoré, des journalistes Karyn Nishimura Poupée et Claude Leblanc, ainsi que de l’ancien directeur éditorial de Glénat Manga, Stéphane Ferrand.
Sur les traces de Saichi Sugimoto
Annoncé le 26 janvier lors d’une conférence de presse à Angoulême, le prix a été décerné à Golden Kamui de Satoru Noda, traduit par Sébastien Ludmann. Cette série en 8 volumes raconte les aventures de Saichi Sugimoto, une légende de la guerre russo-japonaise (1904-1905), parti chercher un trésor sur l’île d’Hokkaido, dont le mangaka Satoru Noda est originaire.
Une plongée au coeur de la culture aïnoue pour le traducteur, Sébastien Ludmann : “l’établissement du lexique aïnou en concertation avec les éditeurs français et japonais a brisé la routine solitaire du traducteur et m’a ’appris une langue nouvelle. Quant au travail de recherche, il m’a amené deux fois dans les montagnes enneigées d’Hokkaido.”
Près de la moitié du marché français
La création de ce prix souligne, enfin, le succès du manga dans l’Hexagone où plus de 1 500 mangas sont traduits en français chaque année. Un genre qui a tout simplement explosé, depuis les années 1990, dans les rayons des librairies françaises. Aujourd’hui, le manga représente environ 40% des publications sur le marché tricolore de la bande dessinée.