Tokyographie トウキョウグラフィー
Regardez là-haut !
Du 26 octobre au 25 décembre 2018, le festival international de photographie, Kyotographie, prend ses quartiers d'automne à Tokyo pour une édition spéciale. Tokyographie vous attend nombreux !
Une édition spéciale à Tokyo
Depuis 2013, le festival international de photographie Kyotographie investit chaque printemps une dizaine de lieux de l'ancienne capitale pour y exposer des œuvres de photographes d'horizons différents. Qu'il s'agisse de photographes à la renommée internationale ou de jeunes talents, chacun trouve sa place dans cette très belle manifestation imaginée par Lucile Reyboz et Yusuke Nakanishi.
La sixième édition qui s'est déroulée du 14 avril au 13 mai dernier a d'ailleurs attiré plus de 180 000 passionnés ou amateurs du 8è art. Mais cette année, le festival porte une innovation de taille : une partie des œuvres présentées au printemps va faire le voyage jusqu'à Tokyo. Il vous sera possible de profiter des manifestations du festival deux mois durant. Et comme à l’accoutumée, le programme d'expositions est complété par des rencontres avec les photographes invités et des conférences.
Vers le haut
Cette année, c'est autour d'un mouvement vous enjoignant à regarder vers le haut que les organisateurs proposent de vous réunir. « Up », le thème de cette édition 2018, vous invite à vous tourner les uns vers les autres et à vous élever tous ensemble au delà des difficultés personnelles et des questionnements liés aux enjeux économiques et politiques de ce monde.
À titre personnel ou de façon collective, « Up » se veut une prise de conscience ! L'heure est arrivée de lever la tête et de se libérer des idées négatives pour participer à un formidable élan de création.
Fidèle à cet esprit, Tokyographie propose dans sa sélection les portraits de Kensaku Seki réalisés au Bhoutan. Dans ce pays bouddhiste conservateur, une partie de la jeunesse confrontée à un taux de chômage élevé trouve en la musique hip-hop le moyen d'exprimer son mécontentement. Mais à travers le hip-hop, cette jeunesse du Bhoutan aperçoit également une lueur d'espoir.
Tadashi Ono
La série « Coastal motifs » de Tadashi Ono, présentée à l'Institut français de Tokyo, interroge l'effacement du « Japon pittoresque » dans les zones côtières d'Iwate, Miyagi et Fukushima. Dans ces régions très durement touchées par le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011, les autorités construisent une digue de 400 km de long.
Bien qu'édifiée pour protéger la population de ce type de catastrophe, il n'en résulte pas moins que la population se trouve physiquement et symboliquement coupée de la mer. Tadashi Ono pose son regard sur ce paysage côtier séculaire radicalement bouleversé.
Cocorico !
La France et son patrimoine sont également mis à l'honneur à travers deux événements. Le très prolifique photographe, graphiste et designer français Jean-Paul Goude pose ses valises à Tokyo pour la durée de son exposition « In Goude we trust ». Cette dernière présente notamment un focus sur sa longue collaboration avec la maison de haute couture Chanel.
Le second volet mettant à l'honneur le patrimoine français est plus surprenant. En effet, la très célèbre maison de champagne Ruinart fondée en 1729 a récemment donné carte blanche à celui que l'on nomme « l'homme invisible », l'artiste contestataire chinois Liu Bolin. Reconnu mondialement pour ses autoportraits où il apparaît recouvert de peinture pour se fondre totalement dans le paysage, Liu Bolin met en avant le savoir-faire et l'histoire de la maison Ruinart. Il souligne habilement le travail des hommes oeuvrant chaque jour dans la plus ancienne maison de champagne tout en effaçant leurs traces sur les photos. Il ne reste que les gestes séculaires et le long savoir-faire.
En couleur
Enfin, nous vous invitons à ne pas rater la belle exposition consacrée aux travaux en couleur de Masahisa Fukase (1934-2012). Bien qu'il soit surtout connu pour ses séries de photographies en noir et blanc consacrées aux corbeaux ou bien encore à son chat Sasuke, le photographe a pourtant joué une rôle primordial dans le renouveau de la photographie en couleur. « Chromophotographic Game » pose un regard neuf sur le travail en couleur du photographe disparu en 2012.
Retrouvez toute la programmation sur le site de Tokyographie.