Les arts vivants japonais 芸能
Le Japon du spectacle
LeJapon a développé au fil des siècles une grande tradition d’arts vivants du spectacle,que ce soit dans le théâtre dramatique, épique, de marionnettes ou même dans lesdanses. Certaines images de ces arts vivants sont devenues des représentationstypiques du Japon à l’étranger, comme les visages peints des acteurs de kabuki.Retour sur quelques-uns de ces "Trésors nationaux vivants".
Lenô, ou le charme discret
Lenô est issu du sarugaku nô, littéralement "musique du singe". C'est un art théâtral populaire qui, favorisépar le shogunat Ashikaga au XIVè siècle, se raffina au contact de la cour.C’est de cette époque que datent l’ensemble des règles qui s’appliquent encoredans ce genre théâtral, où des acteurs masqués déclament des textes lyriques et où les danses ont une grande importance. L’objectif du nô est de transmettreune atmosphère, un "charme subtil" (en japonais yûgen) et s’appuie dans ce cadre surune poésie allusive. Il existe plusieurs types de nô (guerriers, nô dedieux, nô de démons…).
Pour plus de détails : Le théâtre nô, représentation subtile des émotions humaines
Lakabuki, retour à la terre
Lekabuki, qui voit le jour à l’époque d’Edo (1603-1868), est un art du spectacle aussicodifié que le nô. Pour autant les sujets traités, qu’ils soient historiques oudes scènes de mœurs, en font un théâtre plus populaire, avec des thèmes pouvantêtre parfois violents (histoire d’amour et de vengeance). Ce théâtre peut se compareravec le théâtre élisabéthain qui se jouait à la même époque en Angleterre. Lesacteurs, tous masculins (les rôles de femmes étant joués par des"onnagata" ou "forme féminine"), sont maquillés demanière très stylisée et opèrent sur une scène dotée d’une machinerie complexe.L’un des grands moments du Kabuki est le mie,lorsque l’acteur se fige totalement à la fin d’une scène où à un pointimportant de l’histoire.
Lire aussi : Le kabuki-za
Lebunraku, ou la concurrence des marionnettes
À lamême époque, le théâtre de marionnettes prend son essor. Appelébunraku, il est interprété par une seule personne qui récitel’ensemble des paroles, accompagnée par un joueur de shamisen. Les marionnettessont elles chacune manipulées par trois personnes, visibles du public. L’uns’occupe de la tête et du bras droit, le second du bras gauche et le moinsexpérimenté a la charge des pieds. Le conflit entre les obligations sociales (giri) et les sentiments humains (ninjo) est un thème central du bunraku.
Voir aussi : Le bunraku
Lesdanses traditionnelles, une harmonie des âmes
Lesdanses sont considérées comme un des trésors nationaux vivants du Japon. Ellessont présentes à la fois dans plusieurs formes théâtrales (comme le kabuki),mais existent aussi en tant que représentations propres. Dans cette catégorie, onretrouve le bon odori ("danse du Bon"), danse exécutée lors de dece festival bouddhiste extrêmement populaire. Les danses et les musiques quiles accompagnent sont différentes selon les régions. Les participants dansentautour du yagura, un petit bâtiment de bois monté pour l'occasion. Les danses ont pour objectif d’amoindrir les peines des âmeserrantes des défunts, en créant une harmonie avec elles.
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