Les Biens Culturels Enregistrés au Japon 登録記念物
Enregistrer et protéger le patrimoine
Depuis 1950, le Japon s'est équipé d'un large et complexe dispositif législatif de protection du patrimoine culturel; s'attachant même à protéger ses traditions folkloriques. Aux côtés des 124 000 monuments protégés et désignés biens culturels, coexistent plus de 10 000 sites et monuments enregistrés ; une protection moins restrictive et plus facile à mettre en place pour les propriétaires de ces biens.
La protection du patrimoine culturel nippon
La nécessité deprotéger le patrimoine se fait jour au Japon en 1871. Les bouleversements del’ère Meiji (1868-1912) entrainent la disparition de monuments historiques etla dispersion de bon nombre de biens artistiques à l’étranger. Dès lors, lesautorités nipponnes légifèrent à plusieurs reprises (en 1897, 1919, 1929 et1933) afin de sauvegarder les biens anciens. La Loi sur la protection dupatrimoine culturel, bunzakai hogo hô, promulguée en août 1950réorganise cet ensemble législatif disparate et intègre dans son giron lepatrimoine immatériel comme le folklore. Révisée à plusieurs reprises, cette loi toujours en vigueur divise ces biens culturels désignés en sixcatégories : les biens culturels matériels, les biens culturelsimmatériels, les biens culturels folkloriques, les monuments, les paysages culturelset les ensembles de bâtiments traditionnels.
Les biens enregistrés
En 1996, unamendement de la loi de 1950 instaure un nouveau de type de protection :les monuments et sites enregistrés. Celui-ci vient compléter le système dedésignation des biens culturels. Mis en place initialement pour les édificeshistoriques en attente de désignation devant être urgemment restaurés,l’enregistrement concerne de nombreux sites "modernes" de l’èreMeiji à l’ère Showa (1926-1989). Son aire d’application s’accentue en2004 ; un amendement venant inclure au périmètre de l’enregistrement lesbiens culturels folkloriques. Ce type de protection plus souple pour lespropriétaires est assuré par le Ministère de l'Éducation, de la Culture, duSport, de la Science et de la Technologie. Les biens et sites enregistrés surle territoire nippon se divisent en trois catégories : les biens culturels tangibles, les biensfolkloriques tangibles et les monuments enregistrés.
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Un vaste champ d’application
Les biens culturels tangibles regroupent 10 854 sites enregistrés et 12 objets d’art. Il peut s’agir de bâtiments officiels, résidentiels, sites industriels, religieux comme les restaurants, les magasins, les ponts, les écoles, les universités, les églises, les temples, les musées, les résidences privées… Les biens folkloriques tangibles sont au nombre de 42. Quant aux 93 monuments enregistrés, ils sont répartis en sites historiques, lieux de beauté pittoresque et monuments naturels. Vous avez envie de découvrir ce patrimoine protégé ?
Des biens culturels tangibles et objets d’art ou d’artisanat :
- La Tokyo Tower, la tour Eiffel tokyoïte rouge et blanche, dont la construction débute en 1957. Son observatoire offre un point de vue remarquable sur la ville.
- Le Théâtre Noh de Yoyogi, propriété de l'association de promotion du théâtre Noh, propose une programmation de Noh et de Kyōgen et expose de très nombreux costumes et masques.
- Le restaurant Isegen : restaurant de lotte, fondé en 1830 à Ginza par Masazo Tachikawa. Le restaurant est ensuite déplacé à Kanda et prend le nom de Isegen. Il est le seul restaurant de Tokyo à ne servir que des plats à base de lotte.
- Le Musée de la littérature de Kamakura, maison de style occidental édifiée en 1936, ancienne résidence du Premier Ministre juste après la Seconde Guerre Mondiale, est transformée en musée en 1985. La visite vous invite à la découverte des auteurs de la région.
- Le sanctuaire Omi jingu à Otsu, fondé en 1940.
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Parmi les objets d’art ou d’artisanat enregistrés figurent le matériel de Kamishibai de la bibliothèque de la préfecture de Miyagi, la collection de porcelaine Arita de M. et Mm Shibata conservée au musée des céramiques de Kyushu. Les outils de pêche de la péninsule de Tango, le matériel forestier d'Hokkaido, les outils de production de la laque de Gobara sont enregistrés au titre de patrimoine folklorique tangible.
Les Monuments enregistrés sont des sites archéologiques (amas coquilliers, kofun, des ruines de château, d’anciennes résidences aristocratiques), des lieux célèbres avec une grande valeur artistique ou ornementale (jardins, ponts, canyons, plages, montagnes et autres sites pittoresques), des "animaux" (habitat, lieux de reproduction, lieu de chasse), des plantes (et leur niche écologique), des minéraux. Appartiennent à cette catégorie :
- Le Mangetsu-ji est un temple bouddhiste près du lac Biwa à Ôtsu, préfecture de Shiga au Japon, représenté par Hiroshige dans sa série d'estampes les Huit vues d'Omi.
- Le poisson d’eau douce Kunimasu du lac Tazawako à Semboku (préfecture d’Akita),
- Le jardin commémoratif de Nerima-ku Makino (Norikorimari Tsuneni Kinen) est un jardin botanique ouvert en 1958, situé à Higashi izumi (Tokyo). Plus de 300 variétés de plantes composent le jardin.
- Le parc de Yokohama, d'environ 63 800 m2, est le plus ancien parc de style occidental de la ville.
- Les chutes d’eau de la rivière Ōno à Bungo-ōno, Chinda no taki (préfecture d’Ōita).