Le kofun de Kitora et ses fresques キトラ古墳
Sous la protection des astres
La dernière pierre en place, lachambre funéraire fut scellée dans l’obscurité et le silenceéternel. Son cercueil de bois disposé sous une carte céleste, lehaut dignitaire défunt du kofun de Kitora fut placé durant 1 300 anssous la protection des déités cardinales et des douze animaux duzodiaque.
Une découverte récente
C’est en 1950 à l’occasion detravaux de voirie à Asuka que l’existence du kofun de Kitora estrévélée. Lors des premières fouilles du kofun en 1983, lesarchéologues découvrent une peinture murale sur l’une des paroisde la chambre funéraire. En 1998 puis en 2000, ils mettent au jourun ensemble bien plus vaste de peintures pariétales ; unvéritable trésor historique et artistique amenant le site à êtredistingué comme Site Historique Spécial "Tokubetsu shiseki".Cette tombe tumulus circulaire a vraisemblablement été édifiée àla fin du VIIe ou au début du VIIIe siècle, à l’époque oùAsuka était le centre politique et culturel du Japon. Ce kofunabrite une chambre funéraire de taille réduite : 2,6 mètresde long, 1 mètre de large et 1,3 mètre de hauteur. Elle est constituée de 18pierres de tuf volcanique provenant du Mont Nijô ; le chemind’accès porte encore les traces des rails permettantl’acheminement des matériaux.
Une nécessité : sauvegarder
En 2004, les fresques, entièrement mises à jour, sont grandement menacées par les nouvelles conditions atmosphériques et la prolifération de micro-organismes. La situation étant critique, les autorités prennent la décision de prélever, restaurer et conserver ex situ ces peintures réalisées il y a plus de 1 300 ans. Ce travail de longue haleine et haute précision dure douze ans ! 1 143 fragments, parfois ne faisant que 2 milimètres d’épaisseur, ont été patiemment découpés, transportés, restaurés et ré-assemblés pour sauvegarder ces chef d’œuvres. En septembre 2016, le Shijin no Yakata, musée dédié à la présentation des peintures, ouvre ses portes à Asuka. Il offre une reconstitution parfaite de la chambre funéraire et de son décor peint grâce à des images projetées. Quant aux originaux, bien qu’ils aient été exposés exceptionnellement en 2014 au Musée National de Tokyo, ils ne sont accessibles qu’aux chercheurs après accord préalable d’une commission d’expert.
La cosmogonie chinoise
Si l’identité du défunt n’est pas connue à ce jour, son haut rang social ne fait pas débat. Les vestiges du cercueil et les somptueuses fresques inspirées de la cosmogonie chinoise sont le signe d’une personnalité de premier ordre : un prince, un haut fonctionnaire ou un ministre selon les différents experts. Les shijin, déités associées aux points cardinaux, figurent sur les parois latérales : Seiriu, le dragon bleu de l’est, Suzaku, le phœnix rouge du Sud, Biyakko, le tigre blanc de l’Ouest et Genbu, la tortue-serpent noire du Nord. Six signes du zodiaque chinois sont également préservés : le rat, le bœuf, le tigre, le cheval, le chien et le sanglier. Elles ont pour particularité d’être représentées avec des têtes d’animaux sur des corps d’hommes et armes à la main. Enfin, au plafond, une carte céleste dépeint avec précision l’équateur céleste, l’écliptique figurant la trajectoire annuelle du soleil, la Grande Ourse, le soleil et la lune. Il s’agit de la plus ancienne carte céleste conservée au monde !
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En décembre 2013, la chambre funéraire a été refermée avec des matériaux similaires à l’époque. De nouveau enseveli, le kofun de Kitora est retourné à son sommeil éternel.
Adresse - Horaires - Accès
Adresse
Phone
+81 (0) 744 545 105Horaires
Environ 30 min à pied de la gare d'Asuka ou 5 min en bus depuis la gare d'AsukaPrix
GratuitAccès
Ouvert tous les jours de 9h30 à 17h00 (mars à novembre) et de 9h30 à 16h30 (décembre-février).Site Internet
http://www.nabunken.go.jp/shijin/index.html