Tomioka Hachiman-gu 富岡八幡宮
Un programme foisonnant
En pénétrant dans l’enceinte du sanctuaire shinto TomiokaHachiman-gu à Tokyo, vous êtes submergé(e) par un pan essentiel du patrimoine etde la mémoire de la capitale nippone. Chaque recoin, chaque monument, chaque événements’y déroulant offre sa part d’histoire et livre moult anecdotes.
Jadis face à la mer
Dans l’arrondissement de Koto à Tokyo, le sanctuaire TomiokaHachiman-gu est le plus grand sanctuaire de la capitale dédié à Hachiman, dieude la guerre et protecteur divin du Japon et du peuple japonais. Fondé en 1627,le sanctuaire est érigé à Eitai-jima, un banc de sable de la baie d’Edo, à lademande du Shogun Ieyasu Tokugawa pour remercier le dieu de la guerre d'avoirapporté la victoire à son clan. Hachiman étant également la divinitéprotectrice du clan Minamoto dont les Tokugawa sont les descendants, les lieuxreçoivent tout naturellement la protection du shogunat Tokugawa tout au long del’époque d’Edo (1603-1868). À l'ère Meiji (1868-1912), le sanctuaire perd cette protection mais intègrele périmètre des « Dix sanctuaires de Tokyo », une liste officielledes dix temples majeurs de la capitale établie par le gouvernement.
De si précieux mikoshi
Tous les ans à la mi-août, s’y déroule le Fukagawa Hachiman matsuri, une joyeuse procession de mikoshi constituant l’un des trois festivals majeurs de Tokyo. Depuis sa création en 1641, les spectateurs arrosent d’eau sacrée les porteurs de mikoshi à grand renfort de seaux ou de tuyaux d’arrosage !
Tous les trois ans se tient une édition spéciale du festival appelée hon-matsuri au cours de laquelle deux mikoshi gigantesques arpentent les rues du quartier parmi la centaine habituelle. Le plus imposant pèse près de 4,5 tonnes.
En or, platine et argent et serti de pierres précieuses, il est une pièce d’orfèvrerie remarquable. Le reste de l’année, ces deux précieux mikoshi sont entreposés dans un petit bâtiment à droite de la porte principale du sanctuaire. Arrêtez-vous quelques minutes pour contempler ces véritables trésors.
Riche passé
Si vous souhaitez en savoir plus sur la longue histoire des lieux et son festival spectaculaire, nous vous invitons à visiter le musée du Tomioka Hachiman-gu. De très nombreux documents d’archives, photographies, objets artisanaux, outils, costumes traditionnels, estampes et peintures documentent et illustrent le sanctuaire depuis sa création jusqu’à nos jours.
Le géomètre et cartographe Ino Tadataka (1745-1818), dont Jiro Taniguchi s’inspira pour son personnage d’arpenteur dans son manga Furari, vivait à proximité du sanctuaire. Le scientifique s’y rendait avant chaque voyage priant pour la sécurité et le succès de ses missions ; si bien qu’en 2001 une très belle sculpture en bronze fut érigée au Tomioka Hachiman-gu pour célébrer sa mémoire.
Voir aussi : Jiro Taniguchi
Toutes les occasions sont bonnes !
Le sanctuaire est le lieu de très nombreuses manifestations. Tous les 1ers, 15 et 28 du mois, les prêtres organisent des cérémonies de prières. Chacun peut ainsi venir librement prier pour trouver la prospérité ou témoigner sa gratitude à Hachiman dans l’un des haiden (bâtiment cérémoniel) les plus prestigieux de Tokyo. Pour y assister, les participants sont invités à se présenter à 8h50 à l’accueil du bâtiment principal.
Avis aux collectionneurs en tout genre et aux nombreux chineurs, le sanctuaire accueille un marché aux puces et antiquités tous les premiers et deuxièmes dimanches du mois. Une centaine de stands propose des livres, des jouets, des céramiques, des bijoux anciens, etc… L’occasion de trouver la perle rare !
Enfin, tous les 17 juin, un festival célèbre le Nanawarita jinja, un petit temple annexe à l’est du bâtiment principal. Dédié à la déesse Benzaiten, l’une des Sept divinités du bonheur, il aurait été édifié avant le Tomioka Hachiman-gu. Les personnes venues s’y réfugier lors du séisme de Kanto en 1923 puis des bombardements de la Seconde Guerre mondiale auraient eu la vie sauve. Le reste du sanctuaire, lui, fut détruit lors des raids aériens en 1945. L’empereur Hirohito venu lui-même constater l’ampleur des dégâts quelques jours plus tard déplora cette perte tragique. Deux stèles commémorent d’ailleurs la visite impériale.
Rendre hommage aux rikishi
Jusqu’en 1833, le Tomioka Hachiman-gu accueillait deux tournois de sumo par an car c’est dans son enceinte que fut créé en 1684 le Kanjin-zumô, l’organisme prédécesseur de la Nihon Sumo Kyokai qui organise les compétitions actuelles. On considère donc à juste titre le sanctuaire comme le berceau du sumo.
Au fil des ans, plusieurs monuments dédiés aux grands lutteurs y ont ainsi fait leur apparition. En 1900, le lutteur Jinmaku Kyugoro, reconnu comme le 12è yokozuna (rang le plus élevé des rikishi) fait ériger le Yokozuna rikishi hi.
Cette stèle, mesurant 3,5 mètres de haut et pesant 20 tonnes, porte le nom de tous les yokozuna. Il n’en fallait pas moins pour célébrer la mémoire de ces athlètes à la stature de colosse ! Quant à l’Ozeki rikishi hi installé en 1983, il met à l’honneur les lutteurs ayant atteint le rang d’ozeki.
À proximité immédiate, deux stèles marquent le gigantisme et la puissance des rikishi : le Kyojin rikishi shinchô hi, colonne en pierre de 3 mètres, marquerait la taille hors-norme d’un ancien rikishi et le Kyojin rikishi tegata ashigata hi porte les empreintes de main de lutteurs exceptionnels. Amusez-vous à apposer votre main dans l’une des empreintes. Ce jeu vous fera coup sûr vous sentir tout petit !
Adresse - Horaires - Accès
Adresse
Phone
03-3642-1315Horaires
A 3 min à pied de la station Monzen-nakacho sur la ligne Tozai.Prix
Entrée gratuite. Prix d'entrée au musée : 300 yens.Accès
Ouvert tous les jours. Prochaines grandes éditions du Fukugawa Hachiman matsuri en 2020 et 2023.Site Internet
http://www.tomiokahachimangu.or.jp/