Le kamishibai, théâtre de papier ambulant
Arts japonais
Popularisé dans les années 50 au Japon, découvrez le kamishibai, ce petit théâtre ambulant où les conteurs racontent des histoires à l’aide de multiples planches insérées dans un cadre de bois.
Lorsque l’on pense au théâtre japonais, c’est très souvent le kabuki ou le théâtre Nô, qui viennent en premier à l’esprit. Pourtant, et même si celui-ci ne se joue pas sur une scène, il existe une autre sorte de théâtre dont les origines semblent remonter au XIIè siècle : le kamishibai ou littéralement “pièce de théâtre sur papier”.
Le kamishibai est un théâtre ambulant, où les petites pièces sont narrées par des conteurs qui, pour agrémenter l’histoire et compléter leur parole, font défiler des illustrations devant les spectateurs.
Si le kamishibai a, de toute évidence, une vocation divertissante puisque le principal public de ces théâtres de papier étant les enfants, un peu à l’instar des théâtres de Guignol en France, sa fonction première n’était pas particulièrement ludique.
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Du bouddhisme aux loisirs
Au XIIè siècle, des religieux bouddhistes parcouraient le Japon afin de convertir les habitants. Ils utilisaient alors des emaki, des rouleaux de papier, comme support de transmission de leur parole à des peuples généralement illettrés. Rouleaux qu’ils faisaient défiler sur un cadre de bois.
Une mécanique qui a peu à peu dévié de la religion vers une pratique laïque au XXè siècle, devenant un des loisirs préférés des enfants. Notamment avec la parution du premier kamishibai qui leur est dédié : "La chauve-souris d’or" de Ogon Bat en 1923, avant de connaître son âge d’or dans les années 1950 où près de 50 000 conteurs arpentaient le Japon pour divertir les jeunes Japonais.
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Un art dépassé par la télévision
Côté fonctionnement, on retrouve toujours le cadre de bois, à l’intérieur duquel le conteur fait glisser des images sur des planches cartonnées. Sur la face située face aux spectateurs : les illustrations, sur l’autre, les textes que le conteur doit déclamer, en cas d’oubli. Chaque image représentant un épisode du récit. Une fois l’histoire terminée, le conteur referme les deux petits volets situé de part et d’autre du panneau en bois, et reprend son chemin vers d’autres villages.
Mais le développement de la télévision et des magazines ont peu à peu raison du kamishibai dans les années 1960. Télévision que l’on surnomma, quand elle fit son apparition dans les foyers de denki kamishibai, soit “kamishibai électronique”.
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