L’origami 折り紙
L’art du pliage de papier
Au Japon, pour les visiteurs, l’exposition à l’origami se fait souvent dans les temples ou sur les sites mémoriaux, à travers des guirlandes de grues de papier multicolores : la grue est l’un des pliages les plus célèbres et symboliques, mais il existe une infinité de modèles d’origami : animaux, fleurs, personnage, etc. Comme n’importe quel art, l’origami s’inspire de la nature et représente le monde qui nous entoure. Il est entré au rang d’art traditionnel japonais, mais sa pratique s’est aujourd’hui répandue bien au-delà des frontières nippones.
Aux origines de l’origami
Le terme "origami" vient de oru (plier) et kami (papier). Il s’agit d’un art traditionnel du papier, d’origine chinoise, qui se serait introduit au Japon vers le XIIIe siècle avec le Bouddhisme. On utilisait des papiers pliés lors des rituels. Cependant, on pense que la technique de l’origami telle qu’on la connaît aujourd’hui (uniquement du pliage, d’une seule pièce, sans découpage ni collage) ne s’est réellement développée qu’à l’époque Edo (1603-1867), où le papier plié servait de décoration pendant les rituels.
Les différentes techniques de pliage
Aujourd’hui, on compte plusieurs techniques et déclinaisons de l’origami traditionnel : l’origami moderne comprend la technique du "papier humide", inventée par l’origamiste Akira Yoshizawa, qui permet de mieux façonner les sculptures de papier ; l’origami modulaire (kusudama), qui consiste à assembler des petites pièces triangulaires de papier pour former un modèle ; le "papier contrecollé" qui consiste à coller une face du papier de soie contre une feuille d’aluminium, apportant ainsi une rigidité au papier.
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Le système Yoshizawa-Randlet
Akira Yoshizawa est considéré comme le maître de l’art du pliage japonais. Il a inspiré la "renaissance" de l’origami moderne. Outre ses créations qui comptent plus de 50 000 modèles, il est également à l’origine du système Yoshizawa-Randlett, du nom de son inventeur et de Samuel L. Randlett, qui l’a amélioré. Il s’agit d’une codification et d’une terminologie qui permettent de représenter à travers des diagrammes les différentes étapes du pliage, de la base du papier au résultat final. Ce système est désormais international.
Sadako Sasaki et les mille grues de papier
Au Japon, l’origami possède à la fois une fonction décorative, mais également symbolique. Si la grue (orizuru) est l’un des pliages de base de l’art de l’origami, il s’agit d’une figure devenue emblématique à travers l’histoire de Sadako Sasaki, une jeune fille qui fut exposée aux rayonnements atomiques du bombardement de Hiroshima.
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Frappée d’une leucémie, elle fit le vœu de guérir en pliant mille grues de papier – car une légende japonaise raconte que si l’on plie mille grues, notre vœu sera exaucé. Comprenant qu’elle ne guérirait pas, elle fit un vœu de paix pour le monde, avant de mourir, n’ayant plié que 644 grues. Ses camarades de classe terminèrent son ouvrage et elle fut enterrée avec les mille grues (senbazuru). Aujourd’hui, une statue à son effigie se trouve dans le parc de la paix à Hiroshima.
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