Myôshin-ji 妙心寺
Les marcheurs du temple
Une ville dans la ville. Le Myôshin-ji et son dédale d'allées pavées entraînent les visiteurs sur la voie du zen.
L'étendue du site est impressionnante, mais jamais intimidante. Sous les deux immenses portes qui gardent ses entrées nord et sud, des points d'informations distribuent cartes et itinéraires pour une excursion sereine.
Quarante-sept temples sont jalousement soignés derrières de hautes enceintes. L'école Myôshin à laquelle ils appartiennent est la plus importante des cinq écoles zen Rinzai. Elle fut fondée ici même par l'empereur Hanazo (1297-1348)qui quitta le trône du chrysanthème pour embrasser la vie monacale au sein de son ancien palais personnel.
Quel est le son d'une seule main qui applaudit ?
L'étude des kôan est au centre de l'apprentissage zen de l’école Rinzai. Sous la forme d'étranges énigmes ou d'histoires absurdes, ils déstabilisent les esprits les plus assurés et y font naître le « grand doute ».Cette remise en question intellectuelle est une étape indispensable sur le chemin qui mène au satori, terme japonais signifiant l'Eveil. L'école Myôshin se démarque depuis sept siècles par sa pédagogie. Les kôan traditionnels n'y sont pas imposés. Les maîtres sont au contraire invités à composer leurs propres logogriphes en fonction du caractère et des besoins de leurs élèves.
Un temple peut en cacher un autre
Outre le Torinin célèbre pour sa shojinryori, la cuisine végétarienne, le complexe réserve une foule de trésors àses visiteurs. Chaque temple possède ses rites propres et ses jardins, ses festivals et ses collections d'art. Le Taizoin, situé au sud-ouest du complexe, est l'un des plus remarquables. Son karesansuiou « paysage sec » de 170 m2 a été composé par le peintre Kanô Monotobu (1476-1559)dans le plus pur style de l’ère Muromachi (1336-1573). L'artiste a créé un véritable tableau en trois dimensions grâce au vert profond des buissons de camélias et à l'ocre rouge des rochers qui illuminent le gris perle du sable.
Un autre jardin, dessiné par l'architecte paysagiste Nakane Kinsaku (1918-1995) permet au promeneur de suivre un ruisseau dans ses méandres d'autour d'îlots en forme de carapace de tortue et de collines aux courbes polies. Le roulement mélodieux de la cascade où il prend sa source apporte la touche finale au paysage. Datée entre 1410 et 1415, une des plus anciennes peintures à l'encre duJapon « La pêche au poisson-chat avec un gourdin »du maître et moine Josetsu Taiko (fin du XIVe - début du XVe siècle) peut être admirée dans le bâtiment principal. Nonobstant son nom à la poésie somme toute relative, l'oeuvre est un bijou de finesse, classé trésor national du pays.
Pour7 500 yens, le temple propose un aperçu des activités monastiques.Au programme, initiation à la méditation, découverte de la calligraphie, dégustation de thé ainsi que cours de cuisine végétarienne. Un guide anglophone partage sa connaissance du lieu et des pratiques traditionnelles. Une expérience vivante et savoureuse d’une spiritualité toute japonaise.
Adresse - Horaires - Accès
Adresse
Phone
+81 (0)75 461 5226.Horaires
5 minutes à pied de la station Myōshin-ji de la ligne Kitano.Prix
500 yens pour les adultes et 300 yens pour les enfants et les étudiants.Accès
9h à 17h.Site Internet
http://www.myoshinji.or.jp/english/index.html