Kabukichô 歌舞伎町
Quartier des délices
Aujourd’hui, on va s’encanailler quelque peu si vous le voulez bien ! Comment ? En se rendant dans le quartier de Kabukichô, royaume de la fête et des excès en tout genre.
Kabukichô, c’est quoi ?
Le quartier est situé au nord de Shinjuku. Vous sortez de la gare JR ? Prenez la sortie nord-est.
Kabukichô est le quartier des loisirs et des plaisirs par excellence. Une sorte de quartier rouge hollandais à la sauce teriyaki si vous préférez ! Vaste citadelle de la fête et du vice, on retrouve dans ce quartier restaurants, bars et boîtes de nuit. Mais ce n’est pas tout. Notons la présence de nombreux « love hotels » ; ces hôtels que l’on réserve à l’heure et qui proposent moult chambres à thèmes.
Lorsque vient la nuit, on observe dans ces rues un spectacle typiquement japonais : des rassemblements de « host » (ホスト). Qu’est ce qu’un host ? Ce sont des hommes en costume, d’apparence efféminée et à la crinière féline. On paye leur compagnie et ceux-ci n’ont alors d’yeux que pour vous. Une manière de tromper la solitude et le manque d’affection.
Un peu d’histoire
Le nom de Kabukichô, littéralement le quartier de kabuki, et né de l’idée de construire dans les années 40 un théâtre de kabuki en ce lieu. Le projet ne s’est jamais concrétisé mais le nom est resté et s’est imposé.
Autrefois, le quartier était connu sous le nom de Tsunohazu (角筈). C’était une zone insalubre et marécageuse. Après l’ère Meiji, une réserve naturelle fut créée. Puis un quartier résidentiel vit le jour. Totalement détruit durant la seconde guerre mondiale, le quartier s’est très vite reconstruit avec l'appui d’investissements provenant de commerçants chinois résidant au Japon. Ces derniers développèrent bars, restaurants et boîtes de nuit. Le quartier prit alors son identité présente.
Prenez garde toutefois
Le Japon est réputé pour la sécurité qui règne dans ses rues. En effet, il est vraiment très rare de se faire agresser ou embêter, même pour les femmes voyageant seules.
Pourtant, ce fait est à reconsidérer lorsque l’on évoque Kabukichô. Selon les autorités, plus de 1000 yakusas régneraient dans ce quartier qui possède ce petit côté « hors-la-loi ».
Attention aux bottakuri (ボッタクリ), les escroqueries, qui y sont légion à Kabukichô ! Le plus souvent, on aborde le badaud dans la rue (le racolage n’est pas sanctionné au Japon). On lui promet une heure de consommation d’alcool à volonté pour une somme dérisoire (quelques milliers de yens). Mais le visiteur se voit exiger à la fin du temps imparti une somme pouvant atteindre plus de 100 fois la somme promise. Un refus de payer annonce bien souvent menaces et violences. Les victimes de ces escroqueries sont souvent occidentales, mais ce sont les touristes chinois et coréens qui sont les plus touchés par ce phénomène.
On n’y met pas les pieds alors ?
Plus envie de vous balader à Kabukichô ? Ne vous en faites pas, si au début des années 2000, le quartier pouvait être peu sûr en certains lieux, les choses ont évolué de manière positive ces derniers temps. Avec la préparation des JO de 2020, les efforts conjugués de la police et d’associations de propriétaires pour endiguer les arnaques et la violence se sont multipliés.
Donc, surtout, ne vous laissez pas effrayer par la mauvaise réputation qu’on porte trop souvent à ce quartier. Rien que par curiosité, allez-y. Ce sera l’occasion de passer un moment atypique dans un endroit pittoresque de Tôkyô. À une heure raisonnable, l’endroit est animé et des gens de tout âges se baladent et remplissent les rues.