Le festival Shichi-Go-San 七五三
Longue vie aux enfants !
Au Japon,aux temps reculés où la vie des jeunes enfants ne tenait qu’à un fil, leurstroisième, cinquième et septième anniversaires donnaient lieu à des célébrations. Une tradition encore fêtée tous les 15 novembre.
C’est grâce au festival du Shichi-go-san que de nos jours encore, de ravissantes petites silhouettes colorées égaient les cours et jardins des sanctuaires shinto tout au long du mois de novembre.
Poupées japonaises
Si vous vous trouvez au Japon à l’automne, vous aurez certainement la chance de croiser des fillettes et des garçonnets en costume traditionnel, surtout si vous vous rendez dans les sanctuaires shinto. Ces jeunes enfants célèbrent leurs 3 et 7 ans pour les filles et 5 ans pour les garçons, d’où le nom de cette fête Shichi-go-san (qui signifie simplement "Sept, cinq, trois"). La date traditionnelle est fixée au 15 novembre mais les familles célèbrent cet événement à leur convenance, entre septembre et la mi-décembre. En général, parents et grands-parents se retrouvent pour accompagner l’enfant au sanctuaire shinto où est organisée une petite cérémonie tenue par un prêtre. Celui-ci bénit les bambins afin de leur assurer bonheur et santé.
Kimonos et hakama
Les petites filles portent un kimono et un obi (ceinture de kimono) et ont une coiffure très élaborée. Elles sont chaussées de zôri, les socques japonaises (ou parfois de baskets, si elles ne peuvent pas marcher avec leurs socques !). Les garçons, eux, portent un hakama (une sorte de longue jupe-culotte) et une veste traditionnelle, ou parfois un costume européen : veste et culotte courte ! Kimonos et hakama peuvent s’acheter ou se louer, tandis que la coiffure et le maquillage des fillettes sont réalisés par des professionnels.
Des dates cruciales
Cette cérémonie remonte à l’antiquité, lorsque le taux de mortalité infantile était élevé. Les familles de la noblesse et celles des riches samouraïs avaient pour coutume de fêter les 3, 5 et 7 ans de leur progéniture, car ces âges étaient considérés comme des étapes importantes de leur vie. À trois ans, on leur laissait pousser les cheveux. A cinq ans, les garçons commençaient à porter le hakama. Et à sept ans, les fillettes recevaient leur premier obi.
Le cap des sept ans
La septième année d’un enfant était d’autant plus importante que c’est seulement à partir de cet âge qu’il était considéré comme un être humain à part entière. Avant que le bambin n’atteigne ses sept ans, on pensait que son esprit appartenait aux dieux et qu’il n’était pas encore un membre de la famille. S’il décédait avant sept ans, le décès n’était pas rapporté aux autorités et il n’y avait pas de funérailles. Le corps de l’enfant était inhumé dans une tombe séparée du tombeau familial. C’est dire l’importance de cet âge !
Un rite de passage
A partir de l’ère d’Edo (1603-1868), les gens du peuple commencèrent eux aussi à célébrer Shichigosan dans les sanctuaires shinto, où des cérémonies étaient organisées pour les enfants. La tradition s’est perpétuée jusqu’à nos jours, pour le plus grand bonheur des petits, qui sont habillés comme des princes et des princesses. Ils reçoivent souvent un présent de leur famille et un sac en papier du sanctuaire contenant long sucre d’orge (chitose-ame), censé leur assurer mille années de santé et de bonheur. Longue vie aux enfants !