Les onomatopées en japonais 擬声語
Bien plus que des sons
Selon la définition du Larousse, une onomatopée est un « processus permettant la création de mots dont le signifiant est étroitement lié à la perception acoustique des sons émis par des êtres animés ou des objets ». Dans la langue japonaise, les onomatopées servent également à exprimer des mouvements, des sensations ou même des sentiments.
Des onomatopées bien compliquées
On distingue deux grands groupes d’onomatopées japonaises. Le premier, celui des giongo, fait la distinction entre les giongo (mots qui imitent des sons) pour les bruits produits par des choses inanimées, et les giseigo pour les sons produits par des êtres vivants. Le deuxième groupe, nommé gitaigo, comprend les onomatopées qui traduisent un état physique ou émotionnel, une sensation ou encore une situation et qui ne produisent, en fait, aucun son. Il en existe pourtant un grand nombre qui rythme les conversations, mais aussi les dialogues des mangas et les œuvres plus littéraires. Pour l’un ou l’autre groupe, la manière la plus courante de former les onomatopées est de redoubler une syllabe (une, deux, parfois même trois fois). Les giongo, eux, jouent le rôle d'adverbes, d’adjectifs ou de verbes (par exemple lorsqu’ils sont combinés avec le verbe suru, qui veut dire faire).
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Mini lexique
Étrangers (dans notre cas, francophones) et Nippons s’étonnent réciproquement que les animaux ne crient pas de la même manière dans leurs différentes contrées. Ainsi, le miaulement du chat est transcrit par « nyaa-nyaa » et l’aboiement du chien « wan-wan ». Quant à notre emblématique « cocorico », il se traduit au pays du soleil levant par un « kokekokkô ».
Utiliser une onomatopée pour exprimer une sensation ou un sentiment est l’une des spécificités de la langue japonaise. Cependant, cette manière si particulière de s’exprimer semble couler de source pour les Japonais. Aussi, s’étonnent-ils parfois d’entendre de la bouche d’un étranger que « pika-pika » ne leur fait pas forcément penser à quelque chose reluisant de propreté ou que « pokapoka » n’évoque pas pour eux une douce sensation de chaleur.
Il faut aussi savoir que nombre d’onomatopées permettent de qualifier une façon de manger, de rire, de marcher et bien d’autres actions encore. Ainsi, au restaurant ou chez vos hôtes, faites attention de ne pas « gatsu gatsu taberu » (manger goulûment) ou de « gera gera warau » (rire à gorge déployée).
Comment faire lors des premières visites chez le dentiste quand ce dernier vous demande très sérieusement de faire « gasagasa » (léger bruissement) ou « kachikachi » (faire un claquement) en frottant votre molaire nouvellement plombée sur celle du haut ?
Quant au médecin, si vous êtes enrhumé(e), il vous demandera si votre toux est « gohongohon » (très forte) et si votre tête fait « gangan » (très mal).
Pas simple, n'est-ce pas?
Mais si vous maitrisez toutes ces subtilités de la langue japonaise vous aurez droit à un « nihongo perapera » : « Vous parlez couramment japonais ! »).
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