Précision de la langue japonaise
Un mot pour chaque petite chose
Si vous avez déjà voyagé au Japon, vous avez sans doute déjà dû le constater : il existe bien souvent un mot pour tout. Richesses de la langue et coquetteries de vocabulaire, voici un petit florilège de la précision de la langue japonaise.
La langue japonaise est d’une précision imparable. Dans le quotidien, il existe une multitude de mots pour décrire les objets les plus banals du quotidien, voire même plusieurs mots pour qualifier un même objet en fonction de son usage.
Ainsi, si l’on prend l’exemple de la cérémonie du thé, la serviette utilisée par l’hôte pour essuyer les ustensiles se nomme fujusa, quand celle utilisée par les invités pour y déposer les petits gâteaux avant de les manger s’appelle kaishi.
Autre exemple : les baguettes. On distingue les baguettes à usage quotidien, nuribashi, de celles utilisées par les invités et donc à usage unique dites waribashi. Mais il existe aussi un nom spécifique pour les baguettes de service toribashi, ou celles qui sont utilisées pour la cuisine, saibashi.
Le Pouvoir Des Détails
Il s’agit également d’être attentif lors de l’achat de choses en apparence plutôt banales, mais dont le symbole est fort, comme par exemple les enveloppes. Il est de coutume au Japon d’offrir de l’argent, lors d’un mariage ou de funérailles. S’il faut bien le placer dans une enveloppe avant de l’offrir, il faudra demander une enveloppe shugibukuro, pour un mariage. Elle a des liens appelés mizuhiki, faits de ficelle rouge et blanche ou dorée et argentée. Et non pas kodenbukuro, qui est strictement la même enveloppe mais, qui est cette fois-ci ornée d’un ruban noir et blanc réservé aux funérailles.
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Une Maison Très Codée
La maison japonaise n’échappe pas non plus à son lot de mot très précis pour qualifier tout un tas d’objets ou de meubles. Comme par exemple le kotatsu, cette table qui est équipée d’un chauffage électrique placé en dessous du plateau et dotée d’une couverture pour recouvrir les jambes. Ou encore le tembukuro, qui est un petit espace de rangement situé au-dessus d’un placard dans lequel on range des objets peu utilisés ou les affaires hors-saison. Le getabako est quant à lui le placard où l’on range les chaussures.
Les portes ne sont pas non plus en reste. Il existe les portes coulissantes fusuma, qui sont placées entre deux pièces. Sur leur armature de bois est tendue une feuille de papier japonais. Mais aussi des portes coulissantes shoji, qui elles sont dotées de croisillons de bois, sur lesquels est également posée une feuille de papier japonais.
De quoi être un peu perdu, certes, mais surtout profondément étonné par cette culture japonaise au sens du détail exacerbé. Un peu comme la définissait Junichirô Tanizaki dans son ouvrage, Éloge de l’ombre.
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