Le sanctuaire Chiyobo Inari 千代保稲荷神社
Étrange offrande
À Kaizu dans la préfecture de Gifu, un petit sanctuaire shinto consacré au culte de la divinité Inari, fondé il y a plus de 10 00 ans, parvient à attirer plus de 2,5 millions de visiteurs par an. Direction le Chiyobo Inari jinja pour connaître les raisons d’un tel succès !
Une histoire millénaire
Peu après la naissance de son sixième fils, Minamoto no Yoshiie (1039-1106), commandant militaire à la bravoure légendaire du clan Minamoto, fait édifier un sanctuaire pour honorer et préserver l’intégrité des esprits de ses ancêtres. Ainsi nait le Chiyobo Inari jinja. Des siècles plus tard, entre 1469 et 1486, son descendant, Mori Hakkai, consacre les lieux à Inari, la divinité des moissons et de la fertilité. De taille modeste, le sanctuaire a néanmoins acquis une solide réputation au fil des siècles. Surnommé "ochobo-san" par la population locale, il attire de très nombreux fidèles qui espèrent y trouver le succès dans leurs affaires professionnelles.
Voir aussi : La divinité Inari
L'offrande à Inari
À l’origine, on venait au sanctuaire Chiyobi Inari pour prier Inari d’assurer une bonne récolte. C’est aujourd’hui la prospérité de leur entreprise que demandent les visiteurs venant de toute la préfecture. Pour ce faire, les fidèles déposent une offrande bien particulière au pied des kitsune, les renards messagers d’Inari : du tofu frit ! Ce dernier, appelé abura-age, est un tofu finement tranché et frit en deux temps, dans des bains de friture aux températures différentes. Le tofu prend alors une texture souple et très résistante permettant notamment de confectionner des inarizushi (poche de tofu frit fourrée de riz et divers ingrédients).
Une bien bonne friandise
Mais pourquoi donc offre-t-on du abura-age au renard, l'animal symbolique d'Inari ? Selon la mythologie japonaise et les contes du folklore ancien, le renard serait très friand de l'abura-age. Les textes racontent qu’à l’origine, le renard aimait manger des rongeurs. Pour chasser le canidé, on disposait alors des rongeurs frits dans des pièges en guise d’appât. Les préceptes bouddhistes interdisant de genre de pratique, on vint à remplacer la souris par du tofu frit. À partir de ce moment, on associa l'animal à l'abura-age.
Voir aussi : 5 légendes japonaises célèbres
Je vous laisse ma carte ?
C'est dans une des nombreuses boutiques situées en face du sanctuaire que vous trouverez tout le nécessaire pour cette offrande si singulière. L'ensemble bougie et tofu frit est vendu 50 yens. Dans l'espoir de voir prospérer votre entreprise ou votre activité artisanale, n'oubliez pas de glisser votre carte de visite près du petit autel après avoir déposé votre offrande. Surtout lorsque l'on connait l'importance que revêtent les cartes de visite ou meishi au Japon !
Le plein de saveurs
La dernière nuit de chaque mois, le sanctuaire propose son festival mensuel où afflue une foule immense jusqu'aux premières heures du jour. Il faut dire que la promesse de rencontrer le succès dans ses affaires en venant prier Inari est alléchante ! En avançant vers le sanctuaire, vous n'échapperez pas aux délicieuses effluves s'échappant des étals des restaurants et boutiques alentours. Il n'y a pas moins de 150 magasins dans la rue Monzenmachi qui mène au Chiyobo Inari jinja.
Pour aller plus loin : Prier à la japonaises
N'hésitez donc pas à prolonger la visite en goûtant l'une des spécialités locales proposées à des prix défiants toute concurrence: du kushikatsu (côtelette de porc panée en brochette), du dote-meshi (abats de porc ou bœuf bouillis dans du miso), de l'anguille et du poisson d'eau douce. Il ne vous reste qu'à choisir et à faire la queue !
Adresse - Horaires - Accès
Adresse
Phone
+81-0584-66-2411Horaires
A la station de métro Meitetsu Shin-Hashima, prendre le bus et descendre à l'arrêt Chiyobo Inari jinja.Accès
Ouvert tous les jours.